Into the (faux) wild
Combien d’années faut-il pour construire une pensée indépendante ? Combien de kilomètres de littérature faut-il avaler pour envisager éclairer son propre chemin ? Et d’ailleurs, cette lumière singulière peut-elle être innée ? Ou doit-elle faire partie d’un capital culturel transmis ?
Peu m’importe
Sauvé d’un début de noyade sociale par une critique américaine (c’est possible oui) visant la société de consommation, j’ai revu la lumière en 2007. Pour moi, il y eu ce personnage Christopher McCandless interprété par Emile HIRSCH dans le très célèbre film “Into The Wild “. Il est tiré du livre “Voyage au bout de la solitude” écrit par Jon KRAKAUER. Je ne suis pas américain et je n’ai pas réalisé mes études là-bas. Malgré ces différences majeures de culture et d’environnement, je reconnais un avant et un après quant à ma vision du monde. Christopher interroge la société dans laquelle il vit sur un point essentiel : que faisons-nous de notre liberté ?
D’où vient-elle ? Pourquoi pensons-nous parfois ne plus l’avoir ? Pourquoi certains pensent en jouir alors qu’ils sont juste enfermés dans un cycle à l’horizon resserré ? Certains la craignent, d’autres la chérissent plus que leurs proches.
Si nous nous concentrons uniquement sur la société de consommation et la marchandisation du monde dans sa globalité, il est passionnant de regarder ce film. C’est éclairant comment l’absurde est partout. Alors, où se réfugier ? Changer de lieu ? Changer de vie ? Changer de comportement ? Je ne vis la montagne et sa vie sauvage que quelques jours par an. C’est pourtant là que je me sens le mieux. Alors, je fais un pas de côté et m’observe : pourquoi je reste fourmi travailleuse de cette société qui ne me convient pas ? Pour payer tes factures, assumer tes charges, élever tes enfants, etc. Tous les arguments du lobby sociétal sont plus ou moins fondés et raisonnés. Vous choisirez. Il me semble que je ne sois pas si libre que cela finalement. Et Christopher McCandless me le rappelle et m’assène un gros coup de poing dans la face.