Réseau pas si social

Camping Le Rioumajou 65170 St Lary Soulan - Août 2022

Je précise ici qu’il s’agira uniquement du réseau Instagram. Je n’ai jamais vraiment utilisé Facebook et je le considère comme un petit frère de mon local poubelle. Soit.

Tout d’abord, je dois expliquer pour quelles raisons j’avais fait le choix de m’y inscrire. Simple, l’idée était de partager des photos avec des potes, d’avoir de leurs nouvelles à travers ce média.


Seulement voilà !


Ces réseaux sont bien évidemment régis par les profits publicitaires donc remettons aux calendes grecques les connexions toutes simples. Et je comprends bien que ces plateformes ne peuvent fonctionner gratuitement. Tout est dit. On pourrait disserter pendant des heures. Inutile. Mon fil d’actualités s’est transformé en boîtes aux lettres vomissant de prospectus. En bon bobo, j’ai bien mis un sticker Pub, non merci sur ma boîte mais non. C’est raté.

Parlons maintenant de l’algorithme. Tout est construit sur la base des centres d’intérêts. Youpi. Si l’internaute clique sur une image, alors ce dernier vous envoie d’autres images dans la même idée et toutes ses publicités et propositions commerciales plus ou moins reliées. Mon cerveau sature. D’autant que l’on s’en rappelle, je venais prendre des nouvelles des potes et découvrir le travail d’artistes : photographes, peintres, vidéastes, musiciens et bien d’autres. Je me retrouve donc dans un supermarché géant. Un caddie vite, mes yeux brillent.


Quelle misère, quelle souffrance


Alors oui, la mondialisation est bien un problème. Cette plateforme Instagram créée par deux associés en octobre 2010 a dû se développer et trouver un modèle économique. Vous noterez le problème de fonds quant au financement de la culture en général. Et culture, il n’en est plus question. Vendue à Facebook et son messie de l’abrutissement généralisé et mondialisé pour le coup, nous voici avec une pompe à fric. J’ai 46 ans, je peux supporter quelques accroches commerciales, ça va. Le seul hic c’est que je ne peux plus partager avec mes relations virtuelles. Une bonne moitié est constituée de relations dites normales comprenons ici « non numériques ». L’algorithme, encore ce petit coquin, ne considère par mes publications suffisamment intéressantes quant à ses critères de diffusion. Pas assez engageant comme on dit en marketing digital. Et pour l’être, il faut du trash, du clivant, du cul ou du « Instagram normé ». Bref, on me force la main. Donc j’arrête là.


Enfin, nous pourrions disserter de comment une création artistique peut-elle être compatible avec les réseaux sociaux. Le travers de beaucoup d’artistes en herbe est de produire une oeuvre pour connaître la renommée sociale à base de likes (les pouces en l’air pour les anciens). L’oeuvre est donc travestie de son origine et n’a plus sa genèse dans le coeur de l’artiste. Elle nourrit une plateforme, jumelle d’Amazon. Alors, pour la création artistique, il reste la base : faire les choses pour soi. S’exprimer à travers un art est pour moi la définition d’une oeuvre. Je n’apporte aucune notion de talent car c’est un autre sujet. Quelles sont les créations qui méritent d’être exposées ? Les belles ? Celles qui se vendent ? Celles qui font du bien ? On voit rapidement qu’il n’y a pas de dogme à suivre ni de critères communs possibles.

Il nous reste heureusement la liberté d’écrire, de photographier, de peindre, de sculpter, de jouer d’un instrument, de chanter, de danser…

"Je considère comme gaspillée toute journée où je n'ai pas dansé.

Il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde.

Ainsi parlait Zarathoustra - Friedrich Nietzsche

Jeremie BurlenCommentaire