Le passage

Océan Atlantique - Juillet 2024

Traverser une infime partie de l’océan Atlantique afin de rejoindre Belle-Île-en-Mer. Ce lieu a quelque chose de spécial. Il y est un calme cotonneux pour paraphraser ces célèbres aiguilles. Les locaux et les touristes sur l’île sont plus sereins et détendus que sur le continent. Est-ce un trait des insulaires en général ? Une capacité d’accueil plutôt légère quant aux locations de vacances et peu de restaurants aux enceintes hurlantes comme l’on voit d’habitude dans d’autres stations balnéaires ainsi que sur les pistes de ski. L’humain veut faire du bruit, réminiscence de notre passé de singes. Je “ramdam” donc je suis.

une épreuve morale ou physique suivie par une jeune personne qui lui apportent une plus grande maturité.

Est-ce seulement le lieu qui dicte cette ambiance ? Peu de voitures sur les deux routes en croix quadrillant la carte. Les jeunes font du stop à tout va et pas besoin d’attendre longtemps. On dirait une société modeste qui de facto vit avec ses moyens. Impensable sur un grand territoire. J’en viens au transport pour rejoindre Belle-Île et à mon humble avis, je pense que là se joue quelque chose. Un parcours initiatique

Pont supérieur du Bangor, Océan Atlantique - Juillet 2024

Et le calme se fait

La navigation dure 50 minutes sur un bateau chargé de piétons et véhicules. Embarquement organisé, chacun sa file d’attente pour le Tétris grandeur nature à suivre dans la cale. On obéit, sécurité oblige. Tout le monde se mélange : des locaux en aller/retour sur la journée pour raisons professionnelles, touristes évidemment, chauffeur-livreur en ravitaillement, etc. Selon la météo, le bateau certes engraissé peut giter assez gentiment pour les non amarinés. Et c’est là le coeur de cette initiation, cette transformation qui opère. Rapidement, le réseau téléphone disparaît et les jeunes 1ers ne le savent pas mais Belle-ïle est très mal couverte par nos amis des telecoms. Première déconnexion. Nous ne prenons pas le grand large. Terre toujours en vue pour les plus anxieux, un peu plus de 13km.

Nous voici entrés en chrysalide à qui veut bien s’y laisser entraîner. Oui, c’est basique mais les pensées du quotidien sans grand intérêt restent belle et bien à Quiberon. En face, la promesse d’un autre jour, plus doux, plus calme. Simple car en congés mais pas seulement. Un autre rythme forcé à ralentir et comme évoqué plus haut moins connecté, moins sollicité. J’ai la chance de vivre ces quelques jours avec mon fils et nous sommes accueillis chez des cousins. Nous vivons comme des rois et je me cale sur son temp d’enfant de 7 ans. Spontanéité.

Arrivée à Palais et trois virages plus tard, c’est une évidence. La vie devient plus douce. A l’inverse de Fernando PESSOA, nous ouvrons le livre de la Tranquillité.



Jeremie Burlen1 Comment